La raison est au delà des raisons.
La raison, n’est-ce pas ce sentiment ultime, cette intuition qui surpasse tout, qui intègre tout en un instant : notre rationalité, nos valeurs, nos croyances, notre culture, nos expériences, et qui fait jaillir notre envie la plus intime ?
La raison, n’est-ce pas l’aboutissement de ce que l’on nomme intelligence, ce doux et insaisissable mélange de sensations, de sentiments, de passions, d’envies, d’écoute de ce qui vient du plus profond de soi ?
Ce qui vient du coeur peut être d’une puissance rare, qui submergera le corps, l’esprit, l’âme. Et quand viendra le repos flottera une trace d’évidence, qu’il nous appartiendra d’écouter… ou pas. La décision prise sera toujours la bonne, quelques soient les difficultés à court terme, si elle nous met en paix avec nous même, avec ce que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes, si elle nous permet de vivre mieux.
Pascal exprime en 1669, dans “Pensées” une vision que notre monde matérialiste enfouit sous une pseudo rationalité: « Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais par le cœur. (…) C’est sur ces connaissances du cœur et de l’instinct qu’il faut que la raison s’appuie et qu’elle y fonde tout son discours. »
Je comprends à le lire pourquoi j’aime à suivre mon instinct, mon coeur, ma raison quand ils sont alignés. Ils donnent à mes choix une puissance incroyable, et une sérénité absolue en même temps. Peu importe si je convaincs, si je suis suivi, car je suis en paix avec mon âme, avec mon coeur, avec moi-même, avec la nature qui m’entoure.
Certains appelleront audace ce que je nomme évidence, certains appelleront folie ce que je nomme engagement. Un engagement qui parfois effraie, dans ce monde tiède et gris, perclus de peurs et de conservatisme, alors qu’il n’est qu’engagement positif et bâtisseur, qu’il est construit de bonne foi et d’envies joyeuses, d’utopies enchanteresses et d’attention à l’autre.
Le temps ne fait que peu à cette affaire, 8 ans après, je retrouve ma définition de l’Utopie : “Il suffit de regarder profondément en nous, d’oser écarter la jungle qui nous masque la vue et enchaîne nos coeurs pour savoir que le vrai bonheur est de lire la joie dans les regards autour de nous. Je revendique cette Utopie, puisse se créer ce lien sans corruption ni artifice, ou la satisfaction des besoins de chacun prendra le pas sur la satisfaction de désirs artificiels.” Je lis, et lie cette définition à celle de la raison, ce sont les mêmes….Otés les artifices, peut enfin naître la raison, la vie.
Il est temps….il est temps d’ouvrir le prochain livre, ma raison me le dit, mon coeur le confirme, les utopies sont mûres, prêtes à être cueillies et croquées. Comme un fruit d’été elles vont fondre en nous, laisser une belle trace, nous nourrir de leur parfum et de leur sucre, nous apaiser et nous stimuler, tranquillement. Il nous restera, sereins et joyeux, après avoir joui de l’instant, à nous poser l’un contre l’autre dans une si belle union…
L’amour est toujours raison, l’amour a toujours raison.